25 décembre 2022 – Nativité du Seigneur – Messe de l’aurore
En ce petit matin, la prophétie d’Isaïe retentit à nouveau. Et elle s’accomplit : « Voici que le Seigneur se fait entendre jusqu’aux extrémités de la terre ». Mais comment donc se fait-il entendre, notre Seigneur ? Par le chant la troupe céleste des anges du ciel ? Ils chantaient cette nuit… mais, à cette heure, ils ont quitté le ciel et se sont tus. Par le roulement des cailloux sous les pas hâtifs des bergers sur le chemin ? Ils sont partis, en grande hâte, curieux… mais, à cette heure, ils sont arrivés, et sont là, à genoux, devant l’Enfant de Bethléem. Par un chant de louange entonné par la mère de l’Enfant ? Il y a quelques mois, elle avait exulté sous l’action de l’Esprit Saint… mais, à cette heure, elle retient tous ces événements et les médite en son cœur. Comment donc se fait-il entendre, notre Seigneur ? Par les babillements du divin Enfant ? Mais, à cette heure, peut-être dort-il profondément ? Comment donc se fait-il entendre, notre Seigneur ?
Il fut un temps lointain où le Seigneur s’était manifesté « dans le murmure d’une brise légère » (1 R 19, 12), dans le bruissement d’un souffle ténu, dans la voix d’un fin silence. Le murmure de la brise légère de l’Esprit de Dieu qui, au commencement, planait sur les eaux (Gn 1, 2) ; le bruissement du souffle ténu d’un nouveau-né qui dort, mais qui, déjà, sauve le monde, Lui qui, dans quelques années, inclinant la tête, remettra son Esprit ; la voix d’un fin silence, le silence de l’Esprit Saint qui « vient au secours de notre faiblesse [… et qui] intercède pour nous par des gémissements inexprimables » (Rm 8, 26).
En ce petit matin, la prophétie d’Isaïe retentit à nouveau. Et elle s’accomplit : « Voici que le Seigneur se fait entendre jusqu’aux extrémités de la terre ». Il se fait entendre dans le silence du jour naissant, dans le silence de l’Esprit qui nous fait reconnaître notre Sauveur en cet Enfant et nous conduit à l’adorer. Entrons encore et toujours dans le silence de l’Esprit, dans le silence de la contemplation, dans le silence de l’adoration.