Quelques échos du triduum pascal à Mondaye

Jeudi saint, Messe In Cena Domini

19h30 : les cloches sonnent à toute volée. Dans les minutes qui suivent, les fidèles se rassemblent dans l’église abbatiale pour célébrer le dernier repas de Jésus avec ses disciples. La liturgie solennelle rappelle l’importance de ce jour où Jésus-Christ a institué l’eucharistie et le sacerdoce. Après l’homélie, Père abbé se ceint du grémial, et comme Jésus, qui « était au milieu d’eux comme celui qui sert », il lave les pieds de douze personnes. Le chant nous le rappelle : « Où sont amour et charité, Dieu lui-même est présent ».

Alors que la communion s’achève, le Saint-Sacrement demeure sur le maître-autel, et la procession s’ébranle vers la chapelle de l’Assomption, toute décorée de fleurs et parée de lumière: il fallait bien un reposoir aussi majestueux pour notre Seigneur ! Le chantre entonne l’hymne du Tantum ergo, et le grand silence de la nuit commence alors. Au long de celle-ci, tous ceux qui le peuvent sont invités à répondre à l’invitation du Seigneur à demeurer auprès de lui, pour veiller et prier. Mais à minuit, un peu d’agitation rompt le silence. C’est le sacriste qui retire les bouquets et souffle les bougies. Le voile de conopée, qui recouvre le tabernacle, est désormais rouge : nous entrons dans le temps de la Passion.

Vendredi saint

14h30 : nous sommes plus de 200 massés sur le parvis, pour le début du chemin de croix autour de l’abbaye. Pendant deux heures, nous revivons les derniers moments de la vie de Jésus, depuis sa condamnation jusqu’à sa mise au tombeau. Les prêtres confessent à tour de bras, tant en marge du chemin de croix que dans l’abbatiale. Un frère s’échappe, pour prier, et il contemple l’autel sépulcral de Mondaye. Le tableau qui en orne le côté ouest l’indique : Jésus est bien mis au tombeau. Et le féru d’architecture préciserait : il est mis au tombeau dans l’autel.

20h : Père abbé se prosterne au début de l’office de la Passion. Les murs de l’église vibrent, et les cœurs s’ouvrent, nourris par la liturgie. Dans son homélie, frère Maximilien médite sur l’Église, née au pied de la Croix. La communion marque une nouvelle étape de ce triduum, car, désormais, le tabernacle est vide et ouvert. Nous vivons l’attente de la Résurrection, dans l’espérance.

Samedi saint

À 21h30, la vigile pascale commence dans le noir. Nous sommes d’abord rassemblés dans le jardin du cloître, autour du feu pascal. La liturgie de la Parole nous donne d’entendre l’histoire sainte depuis la création du monde. Mais voici qu’à présent, les cloches sonnent, que le Gloria est entonné, et bientôt, une grande nouvelle se répand dans l’église toute baignée de lumière : Christ est ressuscité ! Il est largement plus de minuit quand les nombreux fidèles sont invités à retrouver la communauté dans le cloître pour partager un chocolat chaud… « de Pâques », comme le Prieur prend soin de le préciser. Les enfants crient à tu-tête la joie de Pâques, et chacun retourne tranquillement chez soi, portant cette annonce de la Résurrection comme un trésor.

Dimanche de Pâques

Une foule innombrable assiste à la messe de 11h : les chaises ajoutées dans les bas-côtés ne suffisent pas, et les stalles sont elles-mêmes toutes occupées ! Père abbé prêche sur les « réalités d’en haut »rêche sur les « réalités d’en haut », dont parle S. Paul :  « Penser aux choses d’en haut et non aux choses de la terre, ce n’est pas se désintéresser des problèmes de cette terre, bien au contraire. C’est même commencer à s’y intéresser vraiment, au nom du Christ à jamais vivant ! » 

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