Pierre-Adrien Toulorge, martyr de la Vérité, 1757-1793
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De nouvelles lois condamnant les émigrés ayant paru, Pierre-Adrien est terrorisé, et lors des interrogatoires serrés, à Carentan, commence par nier avoir émigré à Jersey. Mais dans son cachot, bouleversé d’avoir menti pour sauver sa tête, il est sais par la Grâce : il comprend que seule la Vérité le rendra libre. Alors il revient sur ses déclarations, et avoue son émigration. Transféré à Coutances, il comparaît plusieurs fois devant la cour criminelle, qui siège dans le ci-devant évêché. Les juges hésitent – parce qu’on n’a pas de preuves matérielles de l’émigration, hors les aveux du prêtre lui-même – mais le jugement tombe le 12 octobre, sévère, pour l’exemple : la peine de mort, le jugement sera exécuté dans les 24 heures. Pierre-Adrien dit seulement : Deo gratias ! Quand il rentre à la prison, ses compagnons d’infortunes croient, à voir son visage illuminé, qu’il a été acquitté. Mais lui : Bonne nouvelle, mes amis, mon procès a été jugé en ma faveur. La nuit, veille de son martyre, il écrit à un ami : Comment peut-il se faire, tout pécheur que je suis, que j’aie le bonheur d’être couronné du martyre. Demain, tu auras un protecteur dans le Ciel.
Sur la place de la Croûte, on a dressé une guillotine, et devant une foule émue, qui assiste pour la première fois à une exécution capitale, le jeune prêtre monte à l’échafaud, sans faiblir. Il dit les mots du répons de l’office : In manus tuas.. Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit. Il est 4h et demie, le bourreau montre la tête sanglante de Pierre-Adrien. Une liturgie commence au ciel.
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- Écrit par f. Dominique-Marie